L’analyse de casse ou fractographie du verre est l’étude des morceaux de verre permettant de déterminer les conditions ayant poussé le verre à se casser. Elle est pratiquée au laboratoire de Recherche et Développement du Cerfav pour permettre de répondre aux problématiques des clients concernant les casses de leurs pièces en verre. Elle est également enseignée, lors des formations industrielles Prover, pour que les clients puissent intervenir plus rapidement dans leur entreprise.
Quand pouvons-nous en avoir besoin ?
N’avez-vous jamais retrouvé, à la sortie du lave-vaisselle ou d’une ligne de production, des pièces cassées ?
Ne vous êtes-vous jamais posé cette question : « Pourquoi ? »
La fractographie permet de répondre à cette question.
Ambre Camus : « Technicienne au sein du pôle R&D du Cerfav depuis presque 5 ans, j’ai été formée à cette pratique pour pouvoir apporter des réponses à nos clients qui ne trouvaient pas la cause de la casse de leur pièce. La première fois qu’on m’a expliqué ce qu’était la fractographie, une phrase m’a surprise : “La fractographie, c’est comme une enquête policière”. Je me suis demandé comment il était possible qu’une analyse scientifique puisse s’y apparenter. Je vais vous montrer ! »
Comment ça marche une analyse fractographique ? ● Le processus étape par étape avec Ambre Camus
Pour générer une casse il faut 2 choses :
- 1 défaut fragilisant (bulles, rayures…)
- 1 contrainte (flexion, torsion)
Dans un premier temps, je dois récupérer tous les morceaux de verre et surtout ne jamais les frotter les uns aux autres. La pièce cassée sera considérée comme la victime. Une fois tous les morceaux récupérés, je les pose pour réaliser le « puzzle » de la pièce cassée.
Puis, je vais regarder dans l’épaisseur du verre, au niveau de la casse, les indices me permettant de remonter à la zone d’origine. La zone d’origine est la blessure.
Pour cela, il faut de bons yeux ou de bonnes lunettes, un bon éclairage voire une petite loupe si la pièce est très petite. J’incline dans plusieurs sens la zone à observer car l’éclairage est indispensable pour une bonne observation.
La reconstitution du puzzle en cours
Les premiers indices sont des petites ondes appelées lignes de Wallner. Il faut s’imaginer jeter un caillou dans un étang. Autour de ce caillou, des ondes vont l’encercler et se propager. Le principe est le même pour la casse d’un verre. Les lignes de Wallner vont encercler l’origine de casse, puis se propageront tout le long de la casse. Ci-dessous, j’observe que la zone d’origine est située vers le bas de l’image.
En remontant ces ondes, on trouve la zone d’origine ! Avec les équipements adaptés, il est possible de voir s’il y avait un défaut comme une bulle, une particule, une rayure à l’origine de la casse.
Ici, certains indices visibles sont typiques d’un choc. Je suis donc allée voir le témoin, ma cliente, pour savoir ce qu’il s’était passé. Elle m’a informée qu’elle avait placé son verre sur une tige du lave-vaisselle et que le verre ne tenait pas en place. À la fin du lavage, elle l’a retrouvé cassé. Au vu des indices découverts sur l’échantillon : le suspect principal est la tige sur laquelle était censé tenir le verre. L’hypothèse est que lors du cycle de nettoyage, le verre a bougé et s’est cogné contre la tige. Le choc étant important, le verre s’est cassé.
Maintenant vous comprenez pourquoi une analyse fractographique ressemble à une enquête policière !
Et si vous avez besoin d’une analyse précise, n’hésitez pas à contacter notre équipe !