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[Dossier thématique] Estampage ● Quid ? The pâte de verre

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Arbre en pâte de verre réalisé par Hedwige De Livron, apprentie deuxième année en « décoration » au Cerfav – photo : Cerfav, 2024

« Pâte de verre », « estampage », « kiln casting glass » : Anne Pluymaekers, responsable du pôle culture du Cerfav, clarifie pour nous les différentes appellations qui recouvrent la variété de ces techniques de travail du verre.

Alors qu’en France, un seul terme, soit pâte de verre est utilisé, les anglo-saxons en utilisent deux. Ils distinguent ce qu’ils appellent « pâte de verre » et « kiln casting glass ». Ainsi, selon le verrier et auteur Keith Cummings, la pâte de verre est uniquement le procédé consistant à remplir un moule avec des grains de verre puis le monter en température jusqu’à ce que la poudre de verre fusionne et qu’une forme soit obtenue. La courbe de cuisson est étudiée afin que le verre ne s’écoule pas, ne se mélange pas au sein du moule. Bref, il souligne que cette technique est celle qui nécessite le plus de minutie et de délicatesse car la poudre de verre mélangée à des éléments agglutinants est mise en place directement au pinceau dans des moules qui restent souvent ouverts. En France, on distingue parfois ce genre de pâte de verre en ajoutant qu’elle est réalisée selon le procédé de l’estampage.

Le public non averti utilise le terme pâte de verre comme un terme générique pour désigner tout type de verre. Des auteurs ont alimenté la confusion. Par exemple, en 1987, Edith Mannoni a intitulé son livre « Les pâtes de verre, autour de Daum et Gallé » alors que la verrerie d’Émile Gallé n’a jamais pratiqué cette technique. Figurent également dans cette publication des œuvres soufflées à la canne. Même si certaines créations de Gallé ont l’aspect savonneux et translucide de la pâte de verre, elles sont soufflées à la canne dans des moules. Bref, la confusion est entretenue et règne toujours dans les esprits et dans la bouche des antiquaires.

La pâte de verre telle que pratiquée dès l’Antiquité consiste effectivement à placer de la poudre de verre dans le creux d’un moule puis de la faire fusionner au four. C’est un procédé long qui nécessite un travail conséquent de parachèvement après son extraction du moule. Ainsi, après l’invention de la canne à souffler, cette technique a sombré dans l’oubli. Ce nouvel outil a révolutionné le travail du verre, en accélérant considérablement les cadences de travail et en augmentant le volume des objets. La pâte de verre ainsi concurrencée disparut pendant plusieurs siècles.

Technique redécouverte par Henry Cros, il choisit le terme « Pâte de verre » pour la désigner, vocable qui sera retenu. D’autres artistes de la fin du 19e siècle, ont expérimenté et développé des procédés similaires à ceux de Cros en obtenant des résultats différents. Ainsi, Albert Dammouse, artiste issu des arts céramiques, a créé des objets d’une extrême finesse proches de ceux en porcelaine coquille d’œuf et les a appelés « pâtes d’émail ».

Les gestes classiques de la pâte de verre et du travail de modelage à la cire pour produire un petit arbre réalisé par Hedwige de Livron, apprentie en décoration au Cerfav, promotion 2022-2024.

Des pièces réalisées par Seunghee Choi, élève « créateur verrier » promotion 31, avec la technique de l’estampage. ➜ Découvrir la démonstration complète.

Photo : Seunghee Choi – Bol « Lunaison »
Photo : Seunghee Choi – Coupe « Entre nous »
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