Théophile Caille intervient régulièrement auprès des élèves créateurs verriers du Cerfav. Lors de différentes sessions, il leur transmet ses techniques pour utiliser les nombreuses possibilités permises par le chalumeau, et notamment le décor en implosion. Nous sommes allés à la rencontre du verrier à la flamme lors d’un cours donné aux créateurs verriers sur la technique et nous vous proposons d’en découvrir une démonstration en vidéo.
Théophile, peux-tu nous rappeler ton parcours ?
Je travaille le verre au chalumeau depuis 2005. J’ai d’abord été apprenti à Baccarat dans une cristallerie, en tant que souffleur à la canne. J’ai rapidement arrêté parce que le travail à l’usine ne me convenait pas, mais aussi parce que j’ai découvert le travail du perlier au chalumeau Emmanuel Sztuka. Ce dernier a accepté de me donner des cours. J’ai acheté mon premier chalumeau en 2006, cela fait maintenant 18 ans que je pratique.
Tu interviens régulièrement au Cerfav notamment pour la formation « Créateur verrier ». Comment abordes-tu le travail réalisé en workshop au Cerfav ?
Je pense être un peu un ovni pour eux, parce que je les fais travailler sur un verre dont ils n’ont pas l’habitude : le sodocalcique. C’est du verre plein donc on ne souffle pas dedans.
J’ai mes particularités, je vais travailler le verre dans des volumes un peu plus importants que ce qu’on peut voir habituellement quand on réalise de la perle. L’objectif est d’axer tout le travail sur ces volumes plus gros, et sur des pièces qu’on va pouvoir travailler sur plusieurs jours.
Mon travail comporte aussi du travail à froid, c’est une de mes caractéristiques. Des pièces vont donc être réalisées dans une journée, puis taillées, découpées, sablées pour les ré-inclure à l’intérieur d’autres pièces. L’avantage au Cerfav, c’est qu’on a accès à la salle de travail à froid. Ça va permettre de faire de nouvelles propositions qu’on ne voit pas souvent dans le verre.
Tu interviens pour leur enseigner la technique, et une esthétique particulière ?
J’interviens principalement en soutien technique, plutôt qu’en conseiller artistique. Je leur apprends plusieurs techniques précises. Je peux les conseiller, par exemple sur la gestion des couleurs. Ce sont plein de petites briques qu’on assemble, ensemble.
Je leur amène une technique qui va être mise au service de leur démarche artistique propre. Le but du jeu c’est qu’ils voient que ces techniques sont possibles et qu’ils puissent les reproduire plus tard